J’ai grandi dans une famille catholique pratiquante et j’ai reçu une éducation chrétienne assez tôt mais avec les années, on choisit de vivre soi-même sa foi, ce n’est plus seulement ce qu’on nous a inculqué.

A l’époque où j’étais au lycée, un soir pendant ma prière j’ai ressenti le désir d’être toute donnée à la prière. Je ne pensais pas pour autant à la vie religieuse, j’avais d’autres projets, mais en relisant mon cheminement je vois aujourd’hui que c’est à ce moment-là que le Seigneur m’a appelée, appelée à une vie de prière.

Une fois que les choses se sont précisées et que j’ai su que le Seigneur m’attendait dans la vie consacrée, je suis partie sur Paris car aucune des communautés religieuses de ma ville ne m’attirait. A Paris, j’ai visité pas mal de communautés et un jour, par hasard, je me suis retrouvée derrière le Sacré Cœur de Montmartre, où il y a un carmel. Sans avoir prévenu avant, j’ai frappé à leur porte et demandé à rencontrer la mère prieure qui m’a reçue et elle m’a donné une petite brochure, L’idéal des carmélites. Je l’ai lue, et j’ai découvert que la spiritualité carmélitaine correspondait à ce que je cherchais : une vie cloîtrée, et centrée sur l’union à Dieu par l’oraison. La prière, c’est le nœud de ma vocation et ce qui m’a aidée à discerner du début à la fin. Le carmel est le seul ordre qui met l’accent sur l’union à Dieu par l’oraison. Nous sommes tous, laïcs aussi, appelés à cette union à Dieu ; mais le carmel nous propose ce chemin particulier de l’oraison que je sentais être le mien.

C’est mon père spirituel, qui connaissait la prieure du carmel de Lisieux, qui m’a conseillé de venir ici et j’ai compris que j’étais appelée à Lisieux. Cela ne s’est pas passé comme je l’attendais, je croyais que cela allait être une grande grande joie (à force de chercher tu te dis que quand tu vas trouver le lieu où le Seigneur t’appelle ça va être quelque chose d’extraordinaire !) mais je ne l’ai pas vécu comme ça, je suis toujours restée dans une paix, dans une joie paisible intérieure qui m’est restée et qui m’accompagne. Cette joie intérieure m’habite, me guide et me soutient. Il faut du temps pour s’habituer à cette vie à laquelle le Seigneur nous appelle ; mais la présence du Seigneur à nos côtés est une source de joie, qui ne se voit pas forcément à l’extérieur mais qui est réelle, et qui représente ma force intérieure pour avancer, une joie paisible et profonde liée à la présence du Seigneur.

La Parole qui m’habite est « ce n’est plus moi qui vis, c’est le Christ qui vit en moi », elle exprime cette union à Dieu qui m’attire. « Ce n’est pas vous qui m’avez choisi, c’est moi qui vous ai choisi » me semble bien aussi définir ma vocation. C’est vraiment un appel du Seigneur, avant j’avais des projets tout autres. En toute liberté je lui dis oui, mais le choix vient du Seigneur qui me fait tenir.

Mon image préférée : celle du Christ miséricordieux de Sainte Faustine. J’aime bien aussi Sainte Faustine et nos saints du Carmel que j’apprends à connaître.

Le désir qui m’habite est celui de rester fidèle à ma vocation et d’essayer de faire davantage la volonté du Seigneur, ce qui n’est pas évident. L’essentiel est de se laisser conduire et je n’ai pas d’autre désir que d’être là, fidèle à Dieu et à ce qu’Il veut de moi.   

Une soeur carmélite

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