Thérèse nous dit ce que, petite fille, elle raconte à sa maîtresse d’école :

« J’allais derrière mon lit dans un espace vide qui s’y trouvait et qu’il m’était facile de fermer avec le rideau et là « je pensais. » – Mais à quoi pensez-vous? me dit-elle. – Je pense au bon Dieu, à la vie.. . à l’ÉTERNITÉ, enfin je pense!… La bonne religieuse rit beaucoup de moi, plus tard elle aimait à me rappeler le temps où je pensais, me demandant si je pensais encore… Je comprends maintenant que je faisais oraison sans le savoir et que déjà le Bon Dieu m’instruisait en secret. »

Manuscrit A, 33

Elle avait déjà compris que la prière c’était une relation avec quelqu’un : Dieu. Elle mettait déjà en œuvre la devise de l’Ordre du Carmel : « Il est vivant Dieu devant qui je me tiens » (le prophète Elie dans le livre des Rois)
Au Carmel, elle approfondira cette vie désirée d’union à Dieu où la prière envahit toute la vie :

« Pour moi, la prière, c’est un élan du cœur, c’est un simple regard jeté vers le ciel, c’est un cri de reconnaissance et d’amour au sein de l’épreuve comme au sein de la joie ; enfin, c’est quelque chose de grand, de surnaturel, qui me dilate l’âme et m’unit à Jésus. »

Manuscrit C, 25

Cette prière, elle la vit souvent près du Tabernacle, et cela lui inspirera ses plus belles poésies :

« Souvent le silence seul est capable d’exprimer ma prière, mais l’hôte divin du tabernacle comprend tout, même le silence d’une âme qui est remplie de reconnaissance. »

Lettre 138

Cette prière n’en reste pas à ce moment de prière, mais passe dans toutes les actions de sa vie :

« Voici ma prière, je demande à Jésus de m’attirer dans les flammes de son amour, de m’unir si étroitement à Lui, qu’il vive et agisse en moi. »

Manuscrit C, 36

Cette prière est fraternelle et missionnaire, déjà avec sa prière pour le criminel Pranzini,

« son premier enfant » : « Je me sentais moi-même dévorée de la soif des âmes… Ce n’était pas encore les âmes de prêtres qui m’attiraient, mais celles des grands pécheurs, je brûlais du désir de les arracher aux flammes éternelles… »

Manuscrit A, 45

Cette prière se maintient dans les derniers mois de sa vie où elle est plongée dans la « nuit du néant » comme elle dit. Pour tenir, elle écrit de son sang le credo et écrira dans l’évangile qu’elle porte toujours sur elle « je chante ce que je veux croire » (Manuscrit C, 7). Elle meurt le 30 septembre 1897 en disant :

« Mon Dieu, je vous aime. »

Dernières paroles