Le rythme de la journée

La vie au Carmel est d’une grande régularité tous les jours de l’année avec un horaire très plein et morcelé, qui permet de mieux rester en présence du Seigneur. On ne travaille pas le dimanche et les jours de solennités.

Du temps de Thérèse, le lever est à 4h45 (5h45 en hiver) et le coucher vers 23h. Les temps de prière (environ 7h par jour) sont toujours avec la communauté au chœur. Le travail se fait autant que possible en cellule en solitude et silence (sauf pour les sœurs « converses » chargées des gros travaux et de la cuisine).

Les très grandes fêtes donnent lieu à des « licences », journées où le silence est levé.

La vie en cellule du temps de Thérèse

« Que chacun demeure seul dans sa cellule ou près d’elle, méditant jour et nuit la loi du Seigneur et veillant dans la prière, à moins qu’il ne soit légitimement occupé à autre chose. »

Règle du Carmel

Les sœurs restent donc un temps important en cellule : lecture spirituelle, temps libres, temps de travail quand il peut se faire seul en cellule, par exemple le reprisage des habits. Et bien sûr toilette et nuit.

La cellule comporte un lit fait de tréteaux sur lesquels on pose une paillasse, un tabouret bas sur laquelle la carmélite peut s’asseoir. Près de la fenêtre, un coin travail avec une corbeille à ouvrage, une lampe à pétrole, un sablier pour mesurer le temps et une écritoire. Une croix nue et des gravures choisies par l’habitante du lieu ornent les murs.

Le travail au carmel du temps de Thérèse

« Vous ferez quelque travail ou ouvrage de vos mains, afin que le diable vous trouve toujours occupés et qu’il n’ait point d’entrée en vos âmes, se servant de votre oisiveté comme d’une porte. »

Règle du Carmel

A l’époque de Thérèse, les carmels vivent en autarcie, du travail de leur mains, des produits de leur jardin et de quelques dons. Elles dépensent peu : pas de chauffage, pétrole pour l’éclairage, pas d’assurances sociales ou autres, nourriture très simple. Les bâtiments ont été construits à partir de dons.

Au carmel de Lisieux le gagne-pain des sœurs, est essentiellement produit par : la fabrication du pain d’autel, d’ornements et d’images peintes. En plus du travail rémunéré, les services communautaires occupent une part importante de leur temps de travail : sacristie, liturgie, comptabilité, ménage, lessive, jardin, fabrication et réparation des robes et alpargates (sandales en toiles fabriquées maison). Les gros travaux sont effectués par les sœurs « converses » dont cela fait partie de la vocation ; mais elles sont aidées quand c’est nécessaire pour toutes les sœurs.

La prière communautaire

La communauté se réunit dans le chœur des carmélites de la chapelle plusieurs fois tout au long de la journée pour dire l’Office divin au nom de toute l’Église. Il comprend des psaumes, des hymnes, de courts passages bibliques, le tout en latin, langue que les sœurs ne connaissaient pas.

Au Carmel, un accent particulier est mis sur l’oraison (prière silencieuse). Les sœurs y consacrent une heure le matin et une heure le soir.
« Demeurons près du Sauveur. Occupons-nous à considérer qu’Il nous regarde, que nous lui tenons compagnie. » Thérèse d’Avila Vie, ch.13

Le repas

Le repas est simple et sobre. On ne mange jamais de viande.
Chacune reçoit de la serveuse sa portion, comme étant un don fait par le Seigneur, sans juger ce qui est présenté comme bon ou mauvais. Elle mange ensuite les yeux baissés dirigés devant elle, sans regarder les autres.

Le repas est pris en silence au réfectoire selon la tradition monastique. Pendant le repas, une soeur fait une lecture spirituelle le plus souvent.

Fêtes au Carmel

Ce sont soit les fêtes liturgiques de l’Église, soit les fêtes communautaires : fête du monastère, de la prieure, jubilés des sœurs, etc.
Ces fêtes qui rompent la grande régularité et égayent l’austérité des jours ordinaires, sont célébrées avec beaucoup d’entrain et de joie. Fête au chœur, fête au réfectoire, récréation plus festives, poésies ou pièces de théâtres créées par une soeur… toutes les sœurs mettent beaucoup d’ardeur à la préparer. Les pièces peuvent être décorées, les repas sont améliorés.