On m’a offert innocemment la Vie écrite par elle-même de Thérèse d’Avila.

Je l’ai lue, en tiquant bien un peu chaque fois qu’elle parlait de tous les travers de ces « gens du monde », de sorte qu’inconsciemment, pour échapper à ses critiques répétées, je me suis sans doute vue dès ma première lecture comme étant de l’autre côté de la clôture, en carmélite.

Mon vrai renversement est cependant venu de son style: Thérèse termine chaque chapitre en quittant le fil de son récit pour écrire quelques extravagantes paroles d’amour au Seigneur. Un vrai choc. Je ne savais pas encore qu’elle copiait ainsi la manière de saint Augustin dans ses Confessions, mais j’ai vu là, à ma grande surprise, qu’on pouvait aimer Dieu et à la folie, tout comme entre hommes et femmes.

Le reste, changer de style de vie et enfin entrer au carmel, ne fut qu’une suite de petites péripéties et de circonstances, lesquelles deviennent des aventures héroïques tant elles font battre le cœur. Une fois au monastère, il y a eu la découverte que toutes ici rêvent de vivre ces fins de chapitre de Thérèse d’Avila… Un beau travail d’équipe, tricoté à neuf chaque jour.

Mon image préférée : un bord de mer, n’importe lequel, soleil ou tempête, avec l’espace, le lointain, la vaste paix.

Mon saint préféré est saint Joseph. Comme me disait une amie: « Tu en connais, toi, des hommes qui écoutent les anges? »  J’aime son profil bas, et la remarquable paternité qu’il a dû exercer à l’égard de Jésus pour que ce dernier se mette à appeler Dieu papa.

Ma phrase biblique préférée :Question difficile, comme il y a près de 36,000 versets! Allons-y plutôt avec les livres. Paul est une éblouissante galaxie et les évangiles toujours à travailler : je ne peux pas m’en passer, mais j’ai un faible pour le premier livre de Samuel.

Thérèse de Lisieux pour moi : Une top-vedette. Elle m’émeut beaucoup quand elle touche tout à la fois 2 ou 3 jeunes hommes venus rendre visite à leur grand-mère, à Hong-Kong New-York et Montpellier par exemple, se retrouvant tous trois à lire l’Histoire d’une âme par désœuvrement, et qui sont tous les trois bouleversés.

Son trans-culturalisme est poignant, sans parler de la proximité qu’elle développe avec tous ses amis, jeunes ou vieux : elle devient vite une familière dans le discours intérieur, avec gentillesse et du sur-mesure.

Mon plus grand désir  Le royaume des cieux pour tous, tous siècles confondus. En attendant, la scolarisation universelle pour tous, en tout pays.

Une carmélite de Lisieux

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